Dans le milieu de la musique, il est très difficile en tant qu’artiste ou groupes d’évoluer et d’exister, musicalement parlant. Arts Vivant 52, partenaire de Jukebox, le tremplin musical organisé par le JHM, propose des formations “Comment développer son projet musical ?”.
Faire de la musique, ce n’est pas ce qui est le plus compliqué. Un groupe ou un artiste peut rapidement proposer quelques compositions qui tiennent la route. Le plus compliqué, c’est de développer son projet musical. Comment gérer sa diffusion, soigner son image tout en mettant en avant son identité ? De nombreux groupes se perdent dans les méandres de la communication et n’évoluent pas. D’autres ont compris le principe et peuvent plus facilement programmer des dates de concerts, et démarcher des labels et des bookers.
Arts Vivants 52 organise des colocs autour de cette thématique. Un de ces intervenants, Rodolphe Rouchausse, coordinateur du Polca (pôle régional musique actuelles de Champagne-Ardenne) pose d’emblée : « Il ne faut pas se précipiter. La communication établie doit ressembler à l’identité du groupe. Le problème aujourd’hui, c’est qu’il n’y a rien de plus difficile pour un groupe que de se définir ». Plusieurs groupes haut-marnais, représenter par un ou plusieurs de leurs membres, ont pris notes lors de cette formation s’étalant sur la journée. La communication représente près de 60 % du budget total d’un groupe. « Quand on connaît cela, il faut définir en interne quelle ambition nous voulons donner à notre projet », précise l’intervenant.
Contrairement à la musique des décennies précédentes, celle d’aujourd’hui est indissociable du digital. La présence numérique d’un groupe est indispensable pour continuer son évolution. Mais, encore une fois, il s’agit de trouver un juste milieu. Il faut montrer sa présence et son activité sur la toile, de manière hebdomadaire, en proposant une photo, un dessin, une vidéo d’un artiste que l’on aime. Rodolphe Rouchausse détaille que la communication de sa musique en tant que telle doit suivre deux axes : un public et un privé. « Si tout est en ligne, les labels ne signeront pas. Il faut proposer dans l’aspect privé des compositions en cours, non finies, non mixées, dans un soundcloud par exemple. » Il ajoute : « ces travaux sont dédiés aux professionnels, qui savent de quoi on parle. C’est une table de structure qui permettra d’avancer, à la fois pour le groupe, et le professionnel ».
Puis, les membres d’un groupe doivent se mettre d’accord sur un titre à travailler à fond, et communiquer uniquement autour de celui-ci. L’intervenant explique que « ce morceau doit refléter au mieux l’album et doit posséder le plus de potentiel tubesque. C’est aussi celui dont on doit pouvoir clipper (10 000 euros environ pour financer un clip). Le clip doit être soigné ou, en tout cas, doit ressembler à l’ADN du groupe ». Idéalement, le teaser, via les réseaux sociaux, ne diffusera qu’un extrait du clip. Il sera un lien pour rediriger les auditeurs vers la plateforme Youtube où celui-ci sera en entier.
Pour émerger, il est également important de connaître l’actualité musicale du moment et de son territoire. En ce qui concerne la région Grand Est, plusieurs outils sont à disposition des musiciens ou des simples curieux. Ils peuvent se diriger vers : musiqueactuelle.net (toute l’actualité de la musique actuelle dans la région Grand Est), Treto (plateforme d’information du spectacle vivant dans le Grand Est), monprojetmusique.fr (dédié au financement des projets musicaux professionnels). Ce ne sont que quelques clés d’approches. Un autre aspect est à prendre fortement en considération : de bons contacts. Comme dans n’importe quel milieu aujourd’hui, pouvoir s’appuyer sur un bon réseau peut s’avérer utile. Un réseau, cela se crée, et surtout, cela s’entretient. Cela commence par aller voir les autres groupes jouer !
Musicalement vôtre,
Propos recueillis par Joffrey Tridon
j.tridon@jhm.fr